au 12, on la joue japonaise
à la 2, alors là…c'est technique!
Your Custom Text Here
au 12, on la joue japonaise
à la 2, alors là…c'est technique!
ils sont venus en nombre depuis quatre jours, au carré n°9, puis 12, puis 2!
et au milieu, en tout petit, c'est moi!
Comment sortir du carré, de ses 4 lignes droites égales, de cet « à plat ».
Je n’aime pas le carré, il m’enferme. J’étouffe dans le carré, c’est dur un carré, c’est froid.
Je ne rêve que de courbes où je peux me lover, de spirales dans lesquelles je peux m’élever, prendre de la hauteur et sortir du carré, m’évader dans des rêves d’espace, d’infini, de tournoiement, de valses de la vie.
Du carré, j’ai gardé le quatre.
Quatre directions : nord, est, sud, ouest. Mais aussi le centre, le cœur d’où part le mouvement spiralé.
Quatre éléments : l’eau, l’air, le feu et la terre. Mais aussi le bois, la pierre qui donne forme à la spirale.
Quatre saisons : hiver, printemps, été, automne. Mais aussi la saison du cœur, qui va du vague à l’âme, au rire sans raison, à l’émerveillement, aux pleurs de rien et que sais je encore…
Mais tout cela est bien beau, mais c’est encore un peu vide. Mais confiance là où est le vide, la nature et moi-même allons le remplir. Cela va créer, se poser, se placer, planter, pousser, germer, dans la terre, dans le cœur et ailleurs...
Le bœuf est lent mais la terre est patiente.
Prétention suprême, changer la terre en eaux, la modeler en vagues quand elle dort sous la pluie et le gel depuis des mois, la pelle qui s'englue, les chaussures qui s'encroûtent, tenter de comprendre son rythme comme une respiration, de celles que l'on connaît au milieu de la Méditerranée les jours de houle parsemée de crêtes blanches. Restons-en modestement à l'évocation et oublions la restitution, pelletons avec résignation jusqu'à l'apparition d'une ébauche satisfaisante. Hélène guide, ajuste de l'œil, et manie le râteau avec délicatesse, Anne nous encourage d'un tango qui provoque chez nous deux une danse improbable (essayez pour voir un tango avec brouette et râteau ! ). Pour aujourd'hui ce sera tout, demain la neige après un ciel si bleu, est-ce possible ? le demain nous dira oui, on dit vague...
Le bec d’oiseau sur mon épaule une poupée
De porcelaine, Dorine au dialogue silencieux
Surgissement le plus souvent assise attendant
Jambes écartées dans le creux d’une bergère
Rose fané
Les petits pieds chaussés babies vernies
À boutons noirs de soie peau de carton
Dorine au regard doux aux cils acérés de bleutées
Pupilles immenses connaissant les mensonges
Qui disent la vérité
Consolante si on veut bien
L’enfant est assise et attend le retour
Au coin de la cheminée nourrir le cœur du noir
La flamme monte au soir maman maman
le safran récolté à l'automne était dans nos assiettes de fête
Et pendant ce temps sur nos terres…
Parcelle n° 1, Camille
Parcelle n°2, Elisabeth et Marion
Parcelle n°3, Les Mousquetaires
Parcelle n°4, Laurence et Patrick
Parcelle n°5, Anne et Benoît
Parcelle n° 6, Mathilde
Parcelle n° 7, Chantal
Parcelle n° 8, Fabien
Parcelle n° 9, Hélène et François
Parcelle n° 10, Christine
Parcelle n° 11, Florence
Parcelle n°12, Camille et Nicolas
Parcelle n° 13, Jean Yves
Parcelle n° 14, les collégiens
Parcelle n° 15, Antoine
Parcelle n° 16, Nicole
28 décembre 2017
CJ: Alors cette découverte du 9ème ?
H&F: Et bien, c’est grand, très grand. Temps gris et vent glacial il faut lire entre les traverses et les avenues, les pavillons de tous âges et les barres formidables.
CJ: Quels repères, quelles inspirations ?
H&F: Urbanisme sauvage où les villages sont reliés par de gigantesques immeubles, effrayant ! Difficile de rattacher de petites maisons timides aux villas cossues des années 30, et puis soudain un paysage de garrigues et de rochers jusqu’à la mer, la plus grosse partie de l’arrondissement vers le Sud, atteindre les calanques, les cabanons en quittant la prison des Baumettes.
La Méditerranée est bien présente mais elle se mérite, elle inspire une certaine sérénité après une jungle de béton, de cailloux, d’habitats bricolés.
CJ: "Terrain vague", votre projet est-il donc toujours d’actualité ?
H&F: Plus que jamais mais désormais tous les angles se conjuguent. Vague à lames et vague à l’âme, terrain vague vaguement déterminé, maquis balisé, accidents de terrain, catastrophes architecturales, quartiers préservés, zones militaires, espaces universitaires, que faire avec cet embrouillamini sinon un embrouillamini ? on y trouve même un obélisque pour ponctuer un carrefour !
CJ: Quelle suite ?
H&F: Un bon moment de décantation avant de trouver l’identité dominante mais de toute évidence des vagues, des vagues, des vagues…
Passage de la frontière de la nuit vers le jour qui de nouveau s'allonge.
A la surface, rien ne bouge. Et pourtant dans les dessous…
Hum! Dès le départ cette histoire de jardin au carré nous semblait tordue. Tirage au sort, réunion sabbatique, liens improbables avec Marseille, mais bon, que faire à l’heure où la retraite sonne ? Adhérons et engageons-nous.
Adhérer on a vite compris, les pieds dans la glèbe, l’outil crotté sous les éléments déchainés, la pluie qui transperce la parka destinée à nous protéger du mistral…
Mais non, je m’égare, pas une goutte de pluie pendant près de 6 mois, en réalité on racle, on pioche, on tente la réalisation d’un projet onirique. Une compétition acharnée s’engage entre les carrés investis par les créateurs motivés.
Nous, au n° 9 c’est "terrain vague", une boutade qui nous arrangerait bien, une friche informe laissée au hasard des saisons. Pas si simple, l’expression nous entraîne vers d’autres pistes; vagues à lames (de fond), arrondissement jouxtant les calanques, chiffonniers errants le crochet en main, chardon bleu des sables cher à Victor Hugo… Le chantier va s’ouvrir dès janvier, à nos brouettes, nos pioches, pelles et chocolats chauds, où l’on aperçoit l’écume des jours.
Mon voisin Jonathan est venu me guider dans ce premier vol de nuit à bord de Jo, le drone. C'est formidable! Nos carrés vus du ciel! in extrémis avant le passage à l'hiver!
Gratitude des cahiers dessinés et
Des tressaillements
Des vibrations intimes
Ah ! la belle saison Ah !
L’eau de rose
Reine de cette terre, conduis-moi
Vers
Carré patient à l’ivre passé hydre
Hiver sous le manteau
Rose-Marie
Attend
Sous la lune gelée
Sous la brume et le givre
Aisselles des mésanges
Des biches rousses
Des bois
et toute la suite ce qui vient
un fil au puits
et la phrase-maison
résiste à l’attente fragile
vague-à-l’âme feutré la moisson viendra
mesureR la prière
la pierre angulaire
et le temps
c'est ce que disent les anciens ici: quand la terre est sèche, la neige vient avant la pluie
afin de pouvoir réaliser des photos aériennes, j'ai commandé un drône. il arrive le 20 et je vais devoir apprendre à m'en servir! À bons entendeurs, pour ceux que ça intéresse!
Les collégiens ont imaginé un rituel pour enfouir la plaque de papier aquarelle : ils ont lus les haïkus qu'ils avaient écrit à cette occasion. Ils viennent de nous les envoyer.
Dans les fleurs du cerisier
J'ai vu le passé
Défiler.
Lysa
L'automne est arrivé avec le vent -
Je me sens libéré,
Comme une feuille qui vole.
Zaïa
Une fleur tombée
Remonte à sa branche -
C'est un papillon !
Camille
La jolie mousse humide
Au pied de l'arbre
Appelle l'orage.
Noé
Je vois les champignons qui ont poussé -
Je sens déjà leur odeur
Grillée.
Marius
La chèvre qui pâture l'herbe fraîche,
Le chat qui miaule -
Le printemps s'annonce.
Gaétan
Joli papillon aux ailes bleues,
Tu voles si bien !
Mais où vas-tu ?
Taïna
Une lavande sèche
Dans le vent frais de l'automne -
Je m'attriste de l'hiver qui vient.
Séverin
L'aube s'est levée -
Le muret en pierre
Semble avoir changé.
Arnaud
Sur le chemin de terre
Les feuilles dansent
Dans le vent.
Lilian
Des pierres roulent sous le chant des cigales
L'été s'annonce,
Plein de joie.
Salomé
Un papillon s'envole,
Une sauterelle saute -
Loin, bien loin des hommes.
Lucie
Un oiseau migre
Dans le ciel d'automne
A l'horizon infini.
Teddy
Un cri -
Grattent, grattent
Les gratte-cul !
Thorstein
Le ravin couvert de pierres pointues -
L'automne est rouge,
La mort approche.
Zoé
L'hiver arrive -
Il faut que je coupe
Quelques morceaux de bois.
Yann